Les commandants, gouverneurs, capitaines et gardiens du château de la Roche Goyon, Fort La Latte
Après le départ des descendants du constructeur Étienne III Goyon, seigneur du château de la Roche Goyon pour la Normandie en 1421, la garde de la forteresse de la Roche Goyon fut confiée aux membres d'une branche cadette. À cette époque, la désignation d'un commandant, gouverneur, capitaine était courante chez ces seigneurs bretons pour assurer la sécurité et la gestion de la forteresse. Ces rôles étaient définis comme suit :
Le Commandant était le chef militaire responsable de la défense et de la garde du château, garantissant la sécurité et l'organisation des forces.
Le Gouverneur avait un mandat plus étendu, agissant comme le représentant de l'autorité royale ou noble, avec des responsabilités militaires et administratives, y compris la défense du château, la gestion des garnisons, la levée des taxes et la supervision des infrastructures.
Le Capitaine commandait les troupes au quotidien sous l'égide du gouverneur, veillant à l'application des ordres et au maintien de la discipline.
Ces titres pouvaient varier selon les périodes et les contextes, mais ils étaient cruciaux pour le fonctionnement et la protection du château.
Pendant la Révolution française, la structure de gouvernance a subi des changements significatifs, avec un déclin progressif du rôle des gouverneurs et des capitaines, annonçant la fin de l'ère des gouverneurs en France. Après la Révolution, sous le Consulat de Napoléon Bonaparte, une fonction similaire à celle des gouverneurs fut rétablie, connue sous le nom de 'capitaine général', pour superviser les régions françaises. Bien que ce titre ait évolué pendant l'Empire napoléonien, il n'a jamais retrouvé le même statut que celui des gouverneurs de l'Ancien Régime.
Le nom des GOYON
Le nom "Goyon", à travers les siècles, s'est décliné sous de multiples formes, reflétant les évolutions linguistiques et culturelles de son époque. L'origine précise de ce nom reste un sujet de curiosité et d'interprétation, car il n'est pas clairement établi aujourd'hui. Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées quant à sa provenance : il pourrait dériver de "petit Guy" ou "gui", gwenn qui signifie "blanc" en breton (ou "Gwyn" en gallois), ou encore de "Wyon" la forme normande pour "petit Guy". Une autre interprétation possible le rapproche de "Goujon", du latin "gobio", désignant un type de poisson.
Au fil du temps, l'orthographe de ce nom a connu une remarquable variabilité, même au sein d'un même document. On rencontre ainsi des variantes telles que Goëon, Gouëon, Gwion, Goion, Goïon, Goueon, puis Goÿon, Goyon, Gouyon et même Goüyon. Cette fluctuation orthographique est le reflet des influences linguistiques diverses et des changements dans les pratiques d'écriture au cours des différentes périodes historiques.
Cette diversité dans la façon d'écrire le nom "Goyon" est un témoignage fascinant de l'évolution de la langue et de l'écriture, ainsi que de l'interaction entre les différentes cultures et régions où ce nom a été porté. Il incarne la richesse et la complexité de l'héritage linguistique et culturel qui entoure cette illustre lignée.
Nous utiliserons ici les noms de Gouyon et Goyon.
Les gouverneurs, commandants, capitaines au château de la Roche Goyon, Fort La Latte
Jean Gouyon, sire de Matignon (descendant Étienne III Goyon) quitte le château de la Roche Goyon pour la Normandie après avoir épouser en 1421, Marguerite de Mauny, Il confit alors la garde de la forteresse de la Roche Goyon à son cousin Bertrand Gouyon, seigneur de Beaucorps, membres d'une branche cadette.
Bertrand Gouyon de Beaucorps (né vers 1388 - décédé le 2 mai 1457), fut nommé gouverneur de la forteresse par Jean Gouyon, le 26 septembre 1437. Il reçut comme rémunération 40 livres par an, somme à payer sur les revenus des péages de notre château situés dans les paroisses de Saint-Germain et Pléboulle, chacune contribuant pour moitié. Il épouse Marguerite Abraham en Saint Alban. Il meurt en 1457 et fut inhumé dans la collégiale de Matignon.
François Gouyon de Beaucorps (né vers 1489 - décédé en 1566), a émis un certificat en tant que commandant du château de la Roche Goyon et capitaine des gentilshommes du canton, le 26 juillet 1549, sous l'autorité du duc d'Étampes, gouverneur de Bretagne. Il prit pour épouse Louise Jouin. En 1536, il est propriétaire de la Ville Rouault en Plévenon. Arrière petit fils de Bertrand Gouyon de Beaucorps. Il mobilisa en 1553 dix-neuf gentilshommes pour la défense de la forteresse et de la province. La même année, il fut nommé capitaine des nobles de l'évêché de Rennes. Son décès survint en 1566.
Georges Gouyon de Beaucorps, seigneur de Saint-Cast (né le 15 juillet 1540 - décédé en 1605), fils de Pierre de Goyon de Beaucorps (1513 -1566) et Héléne de Carmené et grand frère de François Gouyon de Beaucorps, seigneur du Plessis qui sera lui aussi gouverneur du château de la Roche Goyon de 1618 à 1629. Georges est parfois identifié comme "Goullon", gouverneur de la Roche Goyon sous le règne d'Henri III, roi de France, alors que le duc de Mercoeur, chef de la Ligue catholique en Bretagne, y était également gouverneur de Bretagne. Le Maréchal de Matignon, étant le seigneur de la Roche Goyon était lui partisan d'Henri IV.
Cette période de l'histoire est marquée par des alliances complexes durant les guerres de Religion en France.
Le château y joua un rôle crucial en tant que bastion pour les loyalistes du roi en Penthièvre. Gilles Vasdelou de la Goublaye et sa famille y cherchèrent refuge pendant de nombreuses années. En 1595, le "Sieur Goullon" est mentionné parmi les capitaines rémunérés pour servir le roi sous le commandement du maréchal d'Aumont. Le décompte spécifie : "30 hommes d'infanterie sous le commandement du Sieur Gouillon, pour la garde de la place, pour un mois, pour un montant de 170 écus." Cette somme couvrait les salaires du Sieur Gouillon, qui agissait en tant que capitaine et lieutenant, d'un sergent, de deux caporaux et de 25 soldats.
Les gouverneurs ne résidant pas toujours au château, ils désignèrent des capitaines pour y être à leur place.
En 1597, le château de la Roche Goyon sont défendus par René Léau de la Roche, alors commandant du château pour le compte du maréchal de Matignon (Jacques II de Matignon), contre le capitaine ligueur Saint Laurent d'Avangour, seigneur du Bois de la Motte, lieutenant général du duc de Mercoeur.
François Goyon de beaucorps, gouverneur de la Roche Goyon (né le 23 Mai 1542- Mort le 12 Juin 1579), seigneur du Plessix, Sénéchal de la juridiction de Matignon, fils de Pierre de Goyon de Beaucorps (1513 -1566) et Héléne de Carmené. Il sera gouverneur de la forteresse de 1618 - 1629. Il meurt sans avoir eut d'enfant.
Sous François Goyon, Les archives de la seigneurie de Matignon trouvèrent refuge dans des coffres à l'intérieur du donjon du château durant la Ligue* et même quelques temps après car il figuraient encore dans une ordonnance du 30 Juillet 1618 qui permettait au procureur fiscal de Matignon de venir jusqu'à la forteresse pour prendre les titres et papiers de la seigneurie. Ce n'est que 11 ans plus tard, le 4 Avril 1629, que ces archives quittèrent le donjon pour être remis au Procureur fiscal, Claude Tranchant
*"La Ligue, connue sous le nom de la Sainte Union, était une coalition de catholiques durant les guerres de religion en France au XVIe siècle, qui s'opposaient aux forces protestantes, ou Huguenots."
René Léau de La Roche, capitaine de la Roche Goyon, (1575 - ) commandant aussi le Guildo (acheté par le maréchal de Matignon). Il restera 40 ans au service des Matignon en vivant au château de la Roche Goyon et son fils Samuel Léau de La Roche fera de même, avant de partir s'installer au Manoir de la Roche Léau à Évran.
Julien de Chanteloup est nommé gouverneur de la forteresse le 19 Mars 1639 et y sera encore en 1681.
Jacques de Maillot. C'est sans doute lui que Siméon Garengeau rencontre lors de sa première visite au château en 1694 en écrivant ceci aux bureaux des ministres :
"Le commandant du château de la latte, cy devant capitaine au régiment de Hocqunincourt et qui servi en Irlande, est là depuis 3 ans. Il a même une jambe cassée depuis 18 mois dont il n'ya pas d'apparence qu'il guérisse. Il a mangé le peu qu'il avait devant les mains et s'y est endetté..."
En 1689, Louis XIV réquisitionna* le château mais omettant de compenser financièrement Jacques III de Matignon, son propriétaire. Par la suite, le roi entreprit des travaux de fortification de l'édifice entre 1690 et 1694.
Ces travaux de fortification furent supervisés par l'un des ingénieurs militaires de renom de l'époque, Monsieur Siméon Garangeau, agissant sous la houlette de Vauban. L'objectif de ces travaux était de renforcer la défense du château, devenu stratégique, pour protéger les navires corsaires et les marchandises qui arrivaient au port de Saint-Malo en vue de leur déchargement. Des améliorations significatives furent apportées à l'appareil de défense, et l'isolement du côté de la campagne fut considérablement renforcé. L'accès au château nécessitait le franchissement de deux ponts successifs : le pont de l'Avancée et le Grand Pont, qui enjambaient des fossés profonds, semblables à de véritables abîmes ainsi qu'une citerne pour l'approvisionnement en eau de pluie fut érigée en 1691. Le coût total des rénovations de la forteresse s'éleva à la somme de 13 000 livres.
Cette même année, le Roi Louis XIV fait de Jean François Lapanouze, le gouverneur du château.
Jean François de La Panouze, gouverneur du château, il reçut son brevet le 1 Octobre 1691 et dès la fin de cette même année, il meubla le château de "bateliers, lits de camp, tables et bancs nécessaires au corps de garde" pour la somme de 260 livres.
En 1696, le Trésor Royal se trouvait dans un état préoccupant, incitant le gouvernement royal à instaurer un nouvel impôt. Cet impôt obligeait les sujets du royaume pouvant être taxés à déclarer leur blason, et il était également imposé à ceux qui n'en possédaient pas. Cette mesure toucha un large éventail de personnes, y compris les religieux, les citoyens ordinaires, les particuliers, les monastères, et même les nobles jouissant de revenus suffisants. C'est à ce moment-là que Jean François Lapanouse, gouverneur du château, se retrouva soumis à cette taxe chez la noblesse Plévenonaise, s'élevant à 20 livres, ainsi qu'à une taxe d'enregistrement de 3 livres et 10 sols. Son blason était décrit comme étant "de gueules à six cotices d'or."
Jean François de la Panouse (Panouze) est nommé dans les VOLUMES RELIES du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, par Charles D'HOZIER. (1697-1709). VIII Bretagne, I. Charles-René d'Hozier (1640-1732). Date d'édition : 1701-1800. Ouvrage que l'on retrouve à la BNF.
*Le château ne fut ni acheté, ni pris par Louis XIV, car dans ce plan du 23 Décembre 1716 signé par Siméon Garangeau, sous Louis XV, il est toujours mention de M. le comte de Matignon comme le propriété de la forteresse, la légende dit :
"Plan du château de la La Latte ou de la Roche Goyon sis à la point de la baie en rade de la Fresnaye près du Cap Fréhel, à 5 lieurs de Sain malo, appartenant à M. le comte de Matignon. La rade de la Fresnaye est à proprement parler une de celles de Saint Malo en ce que presque tous les navires qui rentrent dans ledit port y vont mouiller de même que ceux qui en sortent pour attendre le reste de leur équipage et se mettre en état de prendre le large et passer de jour les dangers.
Le roi a fait à ce château depuis 1689, pour environ 26 millions de dépense, soit en réparation des murs de son enceinte, pont-levis et dormants, logements qu'en la batterie haute et basse. Cette dernière est nécessité, l'une et l'autre servirent à protéger les navires mouillés dans ladite rade de la Fresnaye et à défendre l'entrée.
Il y a un commandant dans le château et un canonnier gardien. Il y monte en temps de guerre une garde de 20 hommes de milice et personne pendant la paix."
Et dans cet autre plan non daté ni signé, il est aussi mentionné que le château appartient à de M. le Comte de Matignon, Jacques III de Matignon.
Pendant le règne de Louis XIV, le château est protégé par un effectif impressionnant de 733 hommes, répartis en 20 escouades provenant de différentes localités, notamment Pléboulle, Plévenon, Ruca, Hénanbihen, Saint Denoual et Pléhérel. De plus, la "Guette" de Saint-Cast est solidement défendue par un contingent de 1014 hommes.
Entre 1689 et 1716, la somme colossale de 26 millions de livres a été allouée aux travaux de fortification du château.
À la mort de Jean François Lapanouse, Jacques III de Matignon (1644-1725) a qui le roi Louis XIV avait réquisitionné le château sans indemnité, ni remboursement de sa valeur eut donc le droit de proposer son propre commandant gouverneur pour la forteresse.
M. de Torcy, neveu du célèbre Jean Baptiste Colbert, plaida en la faveur des Matignon, promettant que le roi honorerait son engagement en acceptant le candidat que la famille Matignon recommanderait pour la commission de commandant à la suite du décès de La Panouze.
Jacques III de Matignon proposa Sire de Vaucelles, dans un courrier du 10 Juin 1702 (Archive de la Motte Rouge), ancien capitaine d'un régiment royal et chevalier Saint Louis et qui fut commis par le roi.
Sire de Vaucelles, commandant du château, qui exerça le commandement du château jusqu'en 1722, considérant cette fonction de gouverneur comme un simple honneur et une source de revenus complémentaire. Il désigna personnellement le sieur Jean-François Le Provost de Gabonne pour occuper cette charge à sa place.
Le sieur Jean- Jacques Le Provost de Gabonne, quand le gouverneur de Vaucelles était trop âgé (Commis le 10 Janvier 1722)
Le sieur Lestang Guesneuch
En prenant de l'âge, le Sieur de Vaucelles vit sa capacité à commander le château mise en question. Jacques III de Matignon, anticipant le besoin d'un successeur dynamique, suggéra le Sire Gouyon de Vaurault, issu d'une branche cadette de sa famille, pour reprendre la gouvernance. Malgré les réticences de De Vaucelles à abandonner les bénéfices et l'honneur liés à son poste de commandant-gouverneur, le roi donna raison à Gouyon de Vaurault, en reconnaissance de ses remarquables états de service.
Charles III de Gouyon du Vaurouault, né le 23 octobre 1665, fut gouverneur de la Roche Goyon du 28 Mai 1722 à 1729. il est possible qu'il ait également exercé cette fonction aux côtés du commandant Sire de Vaucelles avant cette période. Titulaire des seigneuries de Vaurouault, Beaulieu, la Ville Goures et du Vau Saint-Michel, il servit également en tant que capitaine général garde-côtes. Il épousa Françoise Hyacinthe Boschier et décéda le 12 novembre 1729.
Après la disparition de Charles de Gouyon de Vaurouault, la jeunesse de son fils Louis Paul, âgé de 21 ans, fut jugée un obstacle à sa succession. Honoré III, prince de Monaco et duc de Valentois, présenta alors le Sire de Breboeuf, un vétéran du Régiment d'Infanterie de Beauce, comme candidat à la gouvernance. Néanmoins, le château ne répondant pas aux attentes de ce dernier, il choisit de passer le relais au capitaine Jocet de la Hautière, qui fut officiellement nommé le 24 mars 1758, mais qui plus tard renonça également à cette responsabilité.
Sire de Breboeuf
Le Capitaine Jocet de la Hautière
Claude Charles de Gouyon du Vaurouault (1695-1760), capitaine dans le régiment de Piémont et, sur proposition de son cousin le Duc de Valentinois, fut nommé capitaine général des garde-côtes de la capitainerie de Matignon de 1729 à 1760. Il se distingua notamment lors du combat de Saint-Cast en 1758 contre les Anglais. Par décret royal, il fut investi du poste de gouverneur du château de la Roche Goyon. En tant que capitaine général, il commandait un contingent de 500 hommes, âgés de 18 à 35 ans, pour des manœuvres et des exercices d'artillerie. Le 23 juillet 1726, il épousa Thomasse Louise Claire Vislou de la Villetéhard, dame de la Bougrie (La Bouillie). Il mourut en 1760.
Le sieur Prévost de La Roche
Le sieur Guillaume Gouary, quand le gouverneur Gouyon du Vaurouault fût aussi trop âgé.
Le 22 avril 1760, le roi nomma Armand Louis Claude Gouyon de Légoumar, alors lieutenant des Gardes du Corps, né à Paris le 9 septembre 1719. Fils de Guillaume Gouyon, sieur des Vaux et gouverneur du château de Pont de Cé, Armand Louis avait des racines nobles distinguées. Son père, Guillaume, servait également en tant qu'écuyer de la Grande Écurie du Roi et était uni par le mariage à Bibiane d'Assigny. Armand Louis Claude Gouyon de Légoumar s'éteignit le 1er décembre 1778 dans la capitale française.
Armand Louis Claude Gouyon de Légoumar
Sur la demande d'Anne Louise Caroline Gouyon, Dame de Matignon et future Duchesse de Montmorency, et renouant avec la tradition où les propriétaires de la forteresse avaient leur mot à dire sur la désignation du gouverneur, les bureaux du ministre de la Guerre nommèrent François Louis Claude de Gouyon Vaurouault, âgé de 37 ans, au poste de gouverneur du château.
François louis Claude de de Gouyon de Vaurouault, gouverneur du château. Né le 11 février 1740, il était le fils de Claude Charles de Gouyon du Vaurouault et de Thomasse Louise Visdelou de La Villethéart. Il succéda à son cousin Armand Louis Claude Gouyon de Legoumar en tant que gouverneur du château le 10 janvier 1779. Resté célibataire, il meurt à Rennes le 21 mars 1796, correspondant au mois de Germinal de l'an IV du calendrier républicain.
La commission de François Louis Claude de Gouyon Vaurouault en tant que gouverneur du château, contresignée par le Secrétaire d'État Amiot le 10 janvier 1779, incluait la promesse que les appointements seraient pris en charge par l'État. Toutefois, cinq ans après sa nomination, il n'avait toujours reçu aucun paiement. Cette absence de rémunération s'explique par le fait que le gouvernement du château avait été dissous par une ordonnance du 18 mars 1776, ce qui entraîna également la suppression des appointements prévus.
Confronté à l'absence de paiement, M. Gouyon de Vaurouault se tourna vers la duchesse de Montmorency, Anne Louise Caroline Gouyon, qui avait joué un rôle clé dans sa nomination. Il sollicita l'intervention de son grand-père, M. De Breteuil, pour aborder le sujet directement avec le roi Louis XVI. M. Amelot, conscient de cette situation, jugea approprié de maintenir le poste de gouverneur. Ceci est confirmé par une lettre datée du 18 avril 1781, dans laquelle il informait les services du ministère de la Guerre que la fonction de gouverneur était maintenue pour le chevalier de Gouyon de Vaurouault et qu'il devait recevoir ses appointements. Néanmoins, ces efforts s'avérèrent infructueux, l'ordonnance n'avait pas été abrogée concernant ce point particulier. Ainsi, en 1784, M. Gouyon de Vaurouault n'avait toujours pas reçu de rémunération.
Son frère François Louis Auguste de Goyon de Vaurouault lui succèdera au titre de gouverneur de la Roche Goyon.
François Louis Auguste de Gouyon de Vaurouault (né le 3 avril 1739, décédé le 19 mai 1809) succéda à son frère François Louis Claude en tant que gouverneur du château de la Roche Goyon. Comme son frère, il ne reçut aucun appointement pour ce rôle. François Louis Auguste se maria deux fois, d'abord avec Charlotte Fidèle Plancher du Boisgle le 9 septembre 1765, avec qui il eut quatre enfants, puis avec Marie Jeanne Josèphe de Tavignon le 7 janvier 1774. La perte de ses deux fils, Thomas et Armand, le marqua profondément, et il décéda le 19 mai 1809, 19 jours après l'exécution de son fils Armand.
Il est le dernier gouverneur du château de la Roche Goyon.
Cependant, Daniel de la Motte de La Motte Rouge, dans son livre "Chatellenie de Lamballe, Vieilles demeures et vielles gens", suggère que c'était d'abord François Louis Auguste qui occupait le poste de gouverneur, avant de le céder à son frère François Louis Claude pour la raison qu'il n'avait pas de charge de famille. Cette version entre en contradiction avec les archives citées par Mériadec de Gouyon dans "Les Gouyon Matignon", qui indiquent que François Louis Claude était le premier désigné gouverneur, d'après une correspondance datée du 10 janvier 1779*.
*Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre à notre chevalier et bien aimé lieutenant Francois, Louis, Claude chevalier Gouyon du Vaurouault salut : voulant vous donner des marques de la satisfaction que nous avons des services militaires que vous nous avez rendus, nous avons bien voulu vous accorder la charge de notre Commandant au château de la Roche Gouyon vulgairement appelé le fort de la Latte vacante par le décès du chevalier de Goyon, lieutenant de nos Gardes du Corps ... Donné à Versailles le dixième jour du mois de janvier l’an de Grâce mil sept cent soixante-dix-neuf et de notre Règne le cinquième. signé Louis pour le Roy Amelot. Correspondance conservée aux services historiques de l'armée de Terre ; Arch Gouyon VIxx9
Durant la révolution
En 1792, au cœur de la Révolution française, la paroisse de Plévenon adopta des mesures drastiques pour assurer la sécurité du château. Il fut décidé que le gardien devrait résider en permanence sur place, de jour comme de nuit. Pour renforcer cette garde, les capitaines de la garde nationale désignèrent quatre hommes et un caporal pour la surveillance nocturne, travaillant en synergie avec un douanier responsable de la surveillance des environs. Les autorités douanières reçurent l'instruction d'intensifier leur vigilance, particulièrement autour du château.
Des consignes strictes furent établies : toute activité suspecte devait être immédiatement signalée et pouvait conduire à une arrestation rapide par la municipalité. Dans ce contexte, le maire était équipé d'un sabre pour gérer de telles situations, tandis que son adjoint disposait d'un fusil sans baïonnette et d'un pistolet.
Le 14 février 1793, le citoyen Guillaume Droguet, qui commande la 1ère Compagnie de Plévenon, est nommé commandant du château. Il restera en poste pendant une partie de la Révolution Française.
Guillaume Droguet, commandant du château, prit les meubles et les effets du chateau de Vaurouault en Pléhérel pour la garnison du château de la Roche Goyon, la vente des meubles eut lieu le 15 Juillet 1793. Le commandant prit aussi des objets trouvés au château de Bienassis en Erquy, tels des chaînes en fer pour le pont levis du château ainsi que 72 paires de draps de lits, 6 couvertures de laine, 16 balais.
Après la prise du château durant les Cents-jours par des royalistes, le château a progressivement perdu de son utilité. Jusqu'en 1886, un petit détachement de la Compagnie du Génie y était stationné, mais il a été réduit à seulement quelques hommes. Par la suite, il ne restait plus qu'un seul gardien pour assurer la sécurité du château.
Les Gardiens du Château de la Roche Goyon :
Le Château de la Roche Goyon se dresse majestueusement, témoignant de siècles d'histoire et de tradition. Cependant, ce qui fait la pérennité de ce château n'est pas seulement son architecture imposante, mais aussi les gardiens qui veillent sur lui, d'une génération à l'autre. Cette histoire fascinante nous emmène à travers le temps, de M. de la Ville Leroux à Monsieur Joüon Des Longrais, avec Étienne Doyet au centre de cette narration.
Étienne Doyet : Le Gardien Fidèle
Lorsque M. de la Ville Leroux vendit le château à Monsieur & Madame Joüon Des Longrais (frédérique Joüon Des Longrais & Yolande Joüon Des Longrais, née de La Taille Trétinville) , un homme fut témoin de ce passage de propriété et devint une partie intégrante de l'histoire du château - Étienne Doyet.
Étienne Doyet était le gardien du château du temps de M. de la Ville Leroux, un gardien dévoué à la préservation de ce patrimoine. Il vivait au lieu-dit La Ville Galopin, un charmant hameau situé à proximité du château avec sa femme Élisa Doyet née Hamon.
Lors de la vente cette fameuse vente du château en 1931, Étienne Doyet conserva son rôle en tant que gardien du château.
Étienne Doyet né en 1889 / Élisa Hamon Doyet née en 1891 vivant à la Ville Galopin en 1931.
La famille Doyet, élevant deux vaches, des moutons, des poules et des lapins sur les terres du château, incarnait l'essence rurale et traditionnelle de la vie à proximité de ce monument historique.
Ci-dessous, ce serait possiblement Élisa Doyet née Hamon avec ses animaux au pied du menhir de la dent de Gargantua.
De Gardien en gardienne
Au fil du temps, Étienne Doyet transmis son rôle de gardien du château à sa fille, Yvette Doyet devenue Brouard. Mariée à André Brouard, ensemble, ils continuaient la tradition en veillant sur ce trésor historique. La vie de gardien du château évoluant au fur et à mesure du temps.
Yvette Brouard née Doyet
Dans les années 1950, Frédérique Joüon Des Longrais fit construire une nouvelle maison du gardien au pied du chemin menant au château, marquant une étape importante dans l'histoire du gardiennage du château. Ce changement symbolisait la volonté de s'adapter aux besoins modernes tout en maintenant l'engagement de protéger le site.
Au début des années 90, Lucette Culerier, née Lecorguillier, est devenue la nouvelle gardienne du Château de la Roche Goyon, habitant la maison traditionnelle du gardien avec son mari Dominique. Le rôle de gardienne a évolué pour englober une variété de responsabilités, allant de l'accueil des visiteurs et des groupes à la gestion des appels téléphoniques et l'entretien du site.
Lucette Culerier née Lecorguillier
Le Château de la Roche Goyon, un joyau d'histoire et de culture, a été façonné et préservé au fil des siècles non seulement par ses gouverneurs, commandants, capitaines et gardiens, mais aussi grâce à l'engagement indéfectible de ses propriétaires. De la famille des Goyon Matignon à la famille Joüon Des Longrais, ces gardiens du patrimoine ont joué un rôle essentiel dans le maintien et la sauvegarde de la forteresse.
Cette lignée de propriétaires, de près ou de loin, a assuré la continuité et la préservation du château. Ils ont travaillé de concert avec les figures historiques telles que la famille Gouyon de Beaucorps, la famille des Gouyon du Vaurouault et puis avec des gardiens dévoués comme Étienne Doyet, sa fille Yvette Brouard née Doyet et Lucette Culerier, née Lecorguillier. Chaque génération a apporté sa pierre à l'édifice, contribuant à la richesse et à la pérennité du château.
Ces propriétaires ont non seulement veillé à la conservation physique du château, mais ont également préservé son essence et son âme, permettant ainsi à ce monument de continuer à raconter son histoire unique. Leur rôle a été crucial pour assurer que le Château de la Roche Goyon reste un symbole vivant du lien entre le passé, le présent et l'avenir, témoignant de l'importance de la transmission et de la préservation de notre patrimoine commun.
Leur engagement, conjointement avec celui des nombreux protecteurs du château, souligne que la sauvegarde de notre héritage est une responsabilité collective, un acte d'amour envers notre passé et un engagement envers les générations futures. En honorant ces hommes et ces femmes, nous réaffirmons notre détermination à préserver et à valoriser ces témoins précieux de notre histoire commune.
Sources :
© Archives et collection du château de la Roche Goyon
°Livre "Histoire du pays de Fréhel", Pierre Amiot, Mars 1981, Carrien
° Livre "Le château de la Roche Goyon dit Fort La Latte", Sekijô no Shi, 1973, Manutention Mayenne
°livre "Du rocher de la La Latte au rocher de Monaco,Les Gouyon Matignon, huit siècles d'histoire, leurs juveigneurs, leurs alliances et leurs demeures, Mériadec de Goüyon, éditions régionales de l'Ouest, 2007
°Livre "Chatellenie de Lamballe, Vieilles demeures et vieilles gens", et "La tragique destinée de la famille du dernier gouverneur de Fort La Latte", Daniel de la Motte Rouge, imprimerie de Châtelaudren, Décembre 1977
°Livre "Vieux logis, vieux écrits du duché de Penthièvre", Daniel de la Motte Rouge, Mai 1986
Gouyon / Goyon
René fléau de la Roche
LaPanousse / La Panouze
Gouyon de Vaurouault
Jacques III de Matignon
Guillaume Droguet
Gardiens, gardiennes
Château de Bienassis Erquy
Étienne Doyet
Qu'est ce qu'un Gouverneur ?
Un gouverneur était un haut fonctionnaire royal ou noble chargé de l'administration et de la gestion d'une province, d'une ville fortifiée ou d'une région spécifique. Le rôle d'un gouverneur à cette époque était essentiellement militaire et administratif. Voici une définition et une explication plus détaillées de leurs fonctions au cours de cette période :
1. Définition du rôle d'un gouverneur au XVIIIe siècle :
Le gouverneur était un représentant de l'autorité royale dans une région donnée, généralement à l'échelle provinciale. Il était nommé par le roi et avait pour principales responsabilités :
- La défense militaire : Le gouverneur était responsable de la sécurité et de la défense de la région sous sa juridiction. Il supervisait les garnisons et les troupes militaires locales et devait être prêt à défendre la région en cas d'attaque.
- L'administration civile : En plus de ses fonctions militaires, le gouverneur avait des tâches administratives, telles que la collecte des impôts, le maintien de l'ordre public et la supervision des infrastructures locales.
- La représentation royale : Les gouverneurs étaient les représentants directs du roi dans leur région respective et devaient s'assurer que les politiques royales étaient mises en œuvre.
2. La fin du rôle des gouverneurs à la Révolution française :
La Révolution française, qui a éclaté en 1789, a marqué la fin du système monarchique en France et a entraîné de profonds changements dans la structure de gouvernance du pays. Les privilèges de la noblesse et de l'aristocratie ont été remis en question, et la monarchie absolue a été abolie.
En conséquence, le rôle des gouverneurs a été progressivement érodé puis supprimé. La Révolution a vu l'émergence de nouvelles institutions, telles que les assemblées locales et les municipalités, qui ont pris en charge les fonctions administratives et militaires précédemment dévolues aux gouverneurs. De plus, le découpage territorial a été réorganisé, avec la création des départements, réduisant ainsi le pouvoir des gouverneurs provinciaux.
L'abolition de la noblesse en 1790 et la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ont renforcé l'idée de l'égalité des citoyens devant la loi, supprimant ainsi les distinctions sociales basées sur la naissance. En conséquence, les gouverneurs ont perdu leur autorité et leur légitimité, et leur rôle a été progressivement éliminé, marquant la fin de l'ère des gouverneurs en France à la Révolution française.
Après la Révolution française et l'instabilité politique qui a suivi, la France a connu une période de réorganisation sous le Consulat, dirigé par Napoléon Bonaparte. Au cours de cette période, une nouvelle fonction similaire au rôle des gouverneurs a été rétablie, connue sous le titre de "capitaines généraux."
Les capitaines généraux avaient des responsabilités administratives et militaires similaires à celles des gouverneurs de l'Ancien Régime. Ils étaient chargés de superviser la gestion des régions françaises, notamment en matière de sécurité et d'administration locale. Cependant, leur autorité était souvent plus centralisée et subordonnée au gouvernement central dirigé par Napoléon. Cette période a vu la réintroduction d'un certain degré de contrôle administratif et militaire dans les régions, bien que sous une forme adaptée au nouveau régime politique.
Le titre de "capitaine général" a continué à évoluer tout au long de l'Empire napoléonien, reflétant les changements politiques et administratifs de l'époque. Il convient de noter que cette fonction n'a pas retrouvé le même statut et la même autorité que celle des gouverneurs de l'Ancien Régime, mais elle a constitué un élément clé de la réorganisation de l'État français sous le Consulat et l'Empire.
La liste des personnes mentionnées dans cette chronique :
1. Étienne III Goyon, constructeur et seigneur du château de la Roche Goyon.
2. Jean Gouyon, sire de Matignon, descendant d'Étienne III Goyon, époux de Marguerite de Mauny.
3. Marguerite de Mauny, épouse de Jean Gouyon.
4. Bertrand Gouyon, seigneur de Beaucorps, gouverneur de la forteresse, cousin de Jean Gouyon.
5. Marguerite Abraham, épouse de Bertrand Gouyon.
6. François Gouyon de Beaucorps, commandant du château de la Roche Goyon, capitaine des gentilshommes du canton, arrière-petit-fils de Bertrand Gouyon.
7. Louise Jouin, épouse de François Gouyon de Beaucorps.
8. Georges Gouyon de Beaucorps, seigneur de Saint-Cast, frère de François Gouyon de Beaucorps.
9. Pierre de Goyon de Beaucorps, père de François et Georges Gouyon de Beaucorps.
10. Hélène de Carmené, mère de François et Georges Gouyon de Beaucorps.
11. Gilles Vasdelou de la Goublaye.
12. René Leau de la Roche, commandant du château pour le maréchal de Matignon.
13. Jacques II de Matignon (alias maréchal de Matignon), propriétaire du château.
14. Saint Laurent d'Avangour, seigneur du Bois de la Motte.
15. François Goyon de Beaucorps, gouverneur de la Roche Goyon, seigneur du Plessix.
16. Samuel Léau de La Roche, fils de Léau de La Roche.
17. Julien de Chanteloup, gouverneur de la forteresse.
18. Jacques de Maillot, commandant du château.
19. Siméon Garangeau, ingénieur militaire sous Louis XIV
20. Jean François Lapanouze, gouverneur du château.
21. Charles-René d'Hozier, auteur de l'Armorial général de France.
22. Jacques III de Matignon, comte de Matignon, propriétaire du château.
23. Sire de Vaucelles, commandant du château, choisi par Jacques III de Matignon.
24. Jean-François Le Provost de Gabonne, désigné par le Sire de Vaucelles.
25. Jean-Jacques Le Provost de Gabonne, remplaçant de Sire de Vaucelles.
26. Lestang Guesneuch.
27. Sire Gouyon de Vaurault, proposé par Jacques III de Matignon.
28. Charles III de Gouyon du Vaurouault, gouverneur de la Roche Goyon.
29. Françoise Hyacinthe Boschier, épouse de Charles III de Gouyon du Vaurouault.
30. Louis Paul Gouyon du Vaurouault, fils de Charles III de Gouyon du Vaurouault.
31. Honoré III, prince de Monaco et duc de Valentois.
32. Sire de Breboeuf.
33. Capitaine Jocet de la Hautière.
34. Claude Charles de Gouyon du Vaurouault, capitaine au régiment de Piémont.
35. Thomasse Louise Claire Vislou de la Villetéhard, première épouse de Claude Charles de Gouyon du Vaurouault.
36. Marie Jeanne Josèphe de Tavignon, seconde épouse de Claude Charles de Gouyon du Vaurouault.
37. Sire Prévost de La Roche.
38. Guillaume Gouary.
39. Armand Louis Claude Gouyon de Légoumar, lieutenant des Gardes du Corps.
40. Guillaume Gouyon, sieur des Vaux, père d'Armand Louis Claude Gouyon de Légoumar.
41. Bibiane d'Assigny, épouse de Guillaume Gouyon.
42. Anne Louise Caroline Gouyon, Dame de Matignon, future Duchesse de Montmorency.
43. M. De Breteuil, grand-père d'Anne Louise Caroline Gouyon.
44. M. Amelot.
45. François Louis Claude de Gouyon Vaurouault, gouverneur du château.
46. Thomasse Louise Visdelou de La Villethéart, mère de François Louis Claude de Gouyon Vaurouault.
47. François Louis Auguste de Goyon de Vaurouault, frère et successeur de François Louis Claude de Gouyon Vaurouault.
48. Charlotte Fidèle Plancher du Boisgle, première épouse de François Louis Auguste de Goyon de Vaurouault.
49. Daniel de la Motte de La Motte Rouge, auteur.
50. Mériadec de Gouyon, auteur et de la famille des Goyon Matignon
51. Guillaume Droguet, commandant du château pendant la Révolution.
52. Étienne Doyet, gardien du château.
53. Élisa Doyet, née Hamon, épouse d'Étienne Doyet.
54. Yvette Doyet, fille d'Étienne Doyet, devenue Brouard, gardienne du château de la Roche Goyon
55. André Brouard, mari d'Yvette Doyet.
56. Frédérique Joüon Des Longrais, propriétaire du château de la Roche Goyon
57. Yolande Joüon Des Longrais, née de La Taille Trétinville, propriétaire du château de la Roche Goyon avec Frédéric Joüon Des Longrais
58. Lucette Culerier, née Lecorguillier, gardienne du château.
59. Dominique Culerier, mari de Lucette Culerier.
60. Sekijô No Shi, auteur
#larochegoyon #fortlalatte #bretagne #chateau #rochegoyon #goyon #Gouyon #gouverneur #lalatte #rochegouyon #chateaudelarochegoyon #histoire #plevenon #pleherel #plevenocapfrehel #cotedemeraude
Comments