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À la Découverte des Culs-de-Basse-Fosse ou "Oubliettes"

Les "Oubliettes", Culs-de-Basse-Fosse Médiévaux : Un Voyage dans les Prisons Obscures de l'Histoire


L'époque médiévale continue de nous fasciner par ses mystères et ses récits sombres. Parmi les aspects les plus intrigants de cette période, on trouve les oubliettes ou culs-de-basse-fosse, ces cachots souterrains où les prisonniers étaient punis, mais pas nécessairement condamnés à mort. Dans cet article, nous plongeons dans l'origine du terme "oubliette," les appellations authentiques de ces lieux, les objets employés pour l'hygiène personnelle, ainsi que la présence de latrines dans les culs-de-basse-fosse, en nous penchant sur un exemple particulier, le château de la Roche Goyon.




L'Origine du Nom "Oubliette"


Le terme "oubliette" n'était pas utilisé à l'époque médiévale, mais bien plus tard, à l'époque romantique. À l'époque médiévale, ces cachots étaient souvent désignés sous le nom de "cul-de-basse-fosse" ou "cul-de-basse-fosse à fosse," signifiant littéralement "fond de la fosse." Les appellations variaient selon les régions et les époques, mais l'essentiel restait le même : ces pièces étaient conçues pour la détention punitive.


Clarification sur les "Oubliettes" et les Culs-de-Basse-Fosse


Il est crucial de distinguer les dites "oubliettes" des culs-de-basse-fosse. Les culs-de-basse-fosse étaient des lieux prévus pour la détention de prisonniers, tandis que les lieux que l'on nomme souvent à tord d'oubliettes étaient des espaces de stockage de nourriture ou des glacières. L'idée de "jeter" des prisonniers dans les oubliettes est un mythe qui remonte au XIXe siècle.


Mais comment fait-on la différent entre ces lieux de stockage et ces lieux de punitions, me direz-vous ?


La présence de latrines !


La présence de latrines dans les culs-de-basse-fosse ne fait pas que confirmer le caractère punitif de ces lieux, mais démontre également que les concepteurs de ces cachots tenaient compte des besoins physiologiques des prisonniers. Les latrines étaient des ouvertures pratiquées dans le sol, permettant aux détenus de se soulager tout en demeurant dans leur lugubre cellule. Cette caractéristique révèle que les créateurs de ces cachots cherchaient à maintenir en vie les prisonniers, du moins pendant un certain temps.


Les latrines de la cul de basse fosse au château de la roche goyon fort la latte
Les latrines de la cul de basse fosse


Dans un environnement aussi sombre que ces culs-de-basse-fosse, l'hygiène personnelle était un défi constant pour les prisonniers. Les objets utilisés pour se nettoyer étaient rudimentaires, mais cruciaux. Les prisonniers détenus dans ces conditions ressentaient eux aussi le besoin de se soulager, ce qui nous amène à évoquer la présence de ses latrines dans les culs-de-basse-fosse.


Le Château de la Roche Goyon


Notre château de la Roche Goyon offre un exemple fascinant de ces structures médiévales. le château dispose de trois culs-de-basse-fosse pour chacune des tours du logis seigneurial, chacun étant pourvu d'une latrine. Notons que ces latrines sont situées au pied des tours, démontrant ainsi une ingéniosité architecturale pour gérer les besoins des prisonniers tout en préservant l'efficacité de la punition. Cette particularité renforce l'idée que ces lieux étaient conçus en pensant au "confort" du prisonnier.


L'utilisation des culs de basse fosse à l'époque médiévale


À Cette époque, les prisonniers étaient détenus dans les cachots en attendant leur jugement. La prison n'était pas une peine judiciaire courante à cette époque ; les prisonniers étaient souvent mis à l'amende, exposés au pilori, condamnés à mort, ou relaxés.


La Notion de Punition et d'Honneur


Durant l'époque médiévale, la notion de justice était intimement liée à l'honneur individuel et à la foi religieuse. La plus grande punition pour une personne n'était pas toujours la détention physique ou la douleur corporelle, mais plutôt la perte de l'honneur et la disgrâce aux yeux de la société et de Dieu. Les individus vivaient sous le poids constant de la morale religieuse et de l'ordre social.

La justice était intimement liée à l'honneur et à la foi. La perte de l'honneur était souvent considérée comme une punition plus sévère que la souffrance physique. La société médiévale, profondément influencée par le christianisme, croyait que Dieu ne permettrait pas qu'un innocent soit puni, et que le coupable serait révélé au terme d'une épreuve, comme l'ordalie, une procédure criminelle instituée pour découvrir la vérité et rendre la justice.

Ainsi, être exposé au pilori ou subir l'humiliation publique pouvait être perçu comme plus dévastateur que la souffrance physique, car cela impliquait une perte de statut social et une condamnation morale.


Dans ce contexte, les culs-de-basse-fosse prennent une dimension supplémentaire. Alors que les cachots souterrains étaient des lieux de détention physique, ils représentaient également un isolement de la communauté et une marque de honte. Cette honte était exacerbée par la croyance profonde en un jugement divin, où la conduite morale et l'honneur étaient jugés essentiels pour le salut de l'âme.


Les Oubliettes dans la Littérature


Il est intéressant de noter que le mythe d'oublier les prisonniers dans ces cachots a été alimenté par des récits romanesques, comme ceux de Gustave Flaubert, qui évoque des personnages plongés dans ces sombres endroits. Il convient de rappeler que l'oubliette est une création littéraire de l'époque romantique, bien que le concept de prisons souterraines ait des racines historiques.


En explorant les racines des culs-de-basse-fosse, nous découvrons non seulement les aspects physiques de la détention médiévale, mais aussi les dimensions psychologiques et spirituelles de la punition à cette époque. La société médiévale était fortement influencée par des notions d'honneur et de piété, et ces valeurs se reflétaient dans leurs pratiques judiciaires. Les cachots, autant que les méthodes de punition publique, étaient des instruments non seulement de correction physique, mais aussi de rédemption morale et spirituelle aux yeux de la communauté et de la foi.


Le château de la Roche Goyon est un exemple concret de ces pratiques, mettant en lumière les efforts déployés pour maintenir la vie des prisonniers tout en les punissant. Ces lieux continuent de susciter l'effroi et l'intérêt, offrant un véritable plongée dans l'histoire médiévale. Ils nous rappellent que, bien que nos idées préconçues sur ces lieux puissent être teintées de mystère et de noirceur, la réalité de ces prisons souterraines est encore plus nuancée. Ces cachots témoignent des normes et des pratiques très différentes de l'époque médiévale, où la justice pouvait être brutale, mais où l'ingéniosité architecturale était utilisée pour répondre aux besoins humains les plus élémentaires.


Ainsi, en explorant les racines des culs-de-basse-fosse, nous pouvons mieux comprendre l'époque médiévale, ses conceptions de la justice et de la punition, ainsi que les moyens par lesquels les prisonniers maintenaient leur dignité dans des conditions extrêmement difficiles.

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